Ces deux dessins de mon enfance me semblent être omniprésents dans de nombreux dessins ou sculptures que j'ai fait depuis.
La petite sorcière: J'ai retrouvé ce dessin annoté par ma mère lorsque j'avais 8 ans. Je me souviens que cette sorcière apparaissait souvent dans mes cauchemars. Je la reconnais et en même temps je ne retrouve pas le regard terrifiant qu’elle me portait dans mes rêves. Elle est déjà bien centrée au milieu du papier et nous fait face, ses petits bras collés au corps sont prêts à se lever. Les pointillés sur le côté droit du dessin lui donnent une impression de mouvement. Quant à son regard, il est absent, juste esquissé par quelques traits de même que son nez et sa bouche. Toute sa violence a disparue. Comme si, du haut de mes sept ans, par le dessin, je parvenais à l’immobiliser, à effacer son regard terrifiant, à la neutraliser.