Ces dessins sont nés d’une rencontre, d’un prétexte. Les éditions de l’Echoppe m’avaient demandé d’illustrer un texte inédit du poète grec Odysseus Elytis ; "Vingt-quatre heures pour toujours". J’avais beau me plonger dans ce texte, je ne parvenais pas à y pénétrer. Une année plus tard, brutalement, le texte m’est apparu limpide, riche d’une multitude d’images que je ne pouvais pas nommer mais que je devais absolument restituer.
De nombreux dessins au pastel noir et à la gomme sont venus recouvrir des feuilles blanches qui sont devenues de plus en plus grandes jusqu’à atteindre le format des dessins présentés. Comme si tout ce temps suspendu devait être rattrapé dans l’urgence du dessin. Sensations proches du demi-sommeil, où le cerveau ne contrôle plus les images qui apparaissent sous ses yeux clos. Sensations de mouvements rapides, contradictoires, grouillement de vie dans lequel on se sent happé, regards multiples, familiers, inquiétants, sensualité, sons fracassants.