Les sculptures, proches, pour moi, des sculptures archaïques ou antiques, se présentent sous plusieurs formes.
Les folles d’enfer ou les sculptures verticales se concentrent sur leur présence vivante qui, en captant notre regard tentent de nous faire prendre conscience, dans cet échange, de cet instant de vie où nous nous trouvons. Elles n'ont besoin ni de bras ni de jambes, elles sont uniquement dans leur état d'être, par le regard qu'elles nous portent et aux interrogations qu'elles nous suggérent.
Les Créatures, inspirées à la fois des déesses préhistoriques, et des « femmes impudiques » de Manet, Rodin, Picasso, ou des personnages inquiétants de Francis Bacon ou encore de certaines sculptures de Louise Bourgeois se montrent telles qu’elles se ressentent, dans leur plénitude, leur animalité, leur étrangeté. Elles nous parlent d’intimité, de vulnérabilité, de désir. Elles sont conscientes de leur indécence, et des réactions qu’elles peuvent parfois provoquer ; ridicule, inquiétude, peur du continent noir… Pourtant, elles ne cherchent pas à effrayer. Certaines parlent de leur sensation de plénitude dans la maternité. Malgré leur nudité, elles se parent de leurs plus beaux atours et ne cherchent qu’à se montrer dans leur être pur. Elles se sentent vivantes et tentent de capter notre regard.
Mâkhi Xenakis